Pourquoi les sumos ?

Depuis que j’expose mes sumos, on me demande systématiquement pourquoi mon intérêt s’est porté sur le Japon et ses combattants si particuliers.

Il semblerait, vu le nombre de réflexions récurrentes, que mon choix soit hors normes !! En fait, si mon intérêt pour le Japon et  ses sumos est assez ancien, ma volonté de les représenter en sculptures et modelages est très récente.

C’est ma fille, à l’époque adolescente et très branchée japon et …mangas, qui m’a montrée la voie……  Bien sûr, s’il a fallu me documenter pour réaliser les sumotoris rikishis ,  j’ai du effectuer une étude très poussée du monde des sumos pour pouvoir réaliser au plus proche de la réalité les gyojis (arbitres) puis plus tard les Yokozunas.

En effet, leur rang se distingue par leur coiffure en forme de feuille de ginko pour les hauts rangs ou la coulleur de leurs attributs du costume etc….Leur costume est , si l’on peut dire, une carte d’identité : il donne pour les initiés au premier coup d’œil le rang du gyoji. Ils sont au nombre de 8. Chaque détail compte : la couleur du cordon et du gland du gunbai (l’éventail) . Chaque rang a sa couleur (Pourpre ou violet pour le plus haut rang ). Les arbitres supérieurs utilisent des tabi (chaussettes) et des zori (sandales) contrairement aux rangs inférieurs qui arbitrent pieds nus. C’est par l’éventail que le gyoji donne le signal du début du combat et réalise l’arbitrage.

Il va de soi que la réalisation de telles pièces est un véritable challenge : les plis de la robe du gyoji  ou le tablier d’apparat du Yokozuna sont déjà un défi en soi mais le défi réside surtout dans la cuisson raku assez risquée déjà par le poids important des pièces à sortir à bout portant des pinces et surtout dans les manipulations et risques de casse compte tenu des éléments décoratifs du costume et du peu de prises possibles, entre autres !

Vous pouvez voir la galerie contenant les sumos ici.


Le Copper matt

C’est une forme de raku que j’affectionne particulièrement car le côté imprévisible du raku prend ici toute son ampleur. Il ne s’agit plus, ici, de travailler sur mon thème préféré: le Japon,  mais sur une technique de raku très spéciale.

De par la composition de son émail constitué majoritairement de cuivre, la pièce va prendre, pendant la réduction provoquée par l’enfumage, toutes sortes d’irisations et de couleurs spectaculaires.

L’action du feu qui vient lécher les pièces est primordiale dans la création de ces irisations. Bien sûr le combustible utilisé l’est également, mais c’est de l’extrême rapidité de l’action du potier que dépend la réussite ou la banalité du résultat obtenu. C’est en stoppant net ces irisations en fermant le bac d’enfumage, en arrosant la pièce ou …. (beaucoup de techniques différentes dans la méthode existent …) que l’on obtiendra avec un peu de chance et beaucoup de pratique le résultat attendu . Toute la difficulté de la chose réside dans la rapidité de la coordination de la volonté d’arrêter le phénomène et le geste qui va l’arrêter réellement.

Les variations de températures de fin de cuisson ont un effet aussi très important sur le résultat final. On peut ainsi obtenir des effets de métal rouillé ou encore des bleus turquoise, roses fuchsia, vert émeraude ou doré…ou..ou… C’est un émail économiquement très coûteux, vu le prix du cuivre de nos jours, peu de potiers pratiquent cette technique et freine nombre d’amateurs au vu des résultats aléatoires et souvent décevants obtenus.

Personnellement, j’ai beaucoup fait d’essais dans le but d’obtenir des effets « bois » lors de la réalisations des sculptures « L’enfant qui a la tête en l’air » ou « Rêverie de fillette » (voir ci-joint) dont les pupitres ont été traités en raku copper matt. En effet, le but était de rendre l’illusion du bois le plus crédible possible.

Les copper matt sont visibles ici.


Les estampes japonaises

Japon Estampe

Ce sont mes dernières études sur le Japon du monde de l’EDO. Les estampes japonaises de l’époque d’Edo (1603-1868) sont de véritables oeuvres d’art qui m’ont énormément inspirée. En effet, j’ai créé des adaptations à la céramique tirées d’estampes japonaises de dessinateurs et peintres japonais du 18ème et début 19ème siècle.Ils appartiennent au mouvement de l’Ukiyo-e “Images du monde flottant“.  Il s’agit essentiellement de  Kitagawa Utamaro, Torii Kiyonaga,  Katsushika Hokusai, Tsukioka Yoshitoshi ou encore  Utagawa Hiroshige…

Les dessins de ces estampes d’origine sont de véritables chefs d’oeuvres de finesse et de virtuosité artistique.  Il m’a fallu les retravailler entièrementpour pouvoir les utiliser. Pour ce faire, j’ai essayé, en toute modestie, de les simplifier au maximum pour pouvoir les transcrire sur mon support de grès destiné à une cuisson raku. Cette technique ne permet pas rendu tout en finesse, aussi, la difficulté réside à garder l’esprit et le graphisme de l’original, ce qui m’a demandé un énorme travail….

Vous pouvez voir la galerie contenant les estampes japonaises ici.